02 May

Pour la bonne cause...

Publié par Equipe du TWFL - Catégories : #Histoires de triathlon

Enfreignant tous les règlements du TWFL, David B. et moi-même avons couru sous les couleurs de l'ODP (œuvre des pupilles de sapeurs-pompiers), délaissant, pour un temps, nos belles tenues noires de triathlète.

C'est d'abord sur les 20km de Maroilles, une institution en Nord, que nous nous sommes alignés, ce vendredi 1er mai, avant de fermer cette courte parenthèse infidèle en courant en relais, le 17 mai prochain, le marathon Lille-Lens dit de la 'Route du Louvre'.

Maroilles, donc! Ses reliefs, son fromage et la 32ème édition de son 20km. Près de 400 pompiers et assimilés constitueront la 'vague bleue' au milieu d'un peloton annoncé à 4300 têtes. Et nous parmi eux. Le départ est donné à 15h, un horaire bâtard qui nous fera partir (et rentrer!) à 'pas d'heure' puisqu'il nous faut près d'1h30 pour rejoindre ce site du sud du département. On prévoit donc de pique-niquer sur place en arrivant à midi.

On retrouve des collègues pompiers, on bavarde, et on trouve le temps long. On peut ressasser dans tous les sens la stratégie de course à suivre, mais au final, avec l'ouverture de la saison de triathlon deux jours plus tard, on n'a pas vraiment le choix: il s'agit d'une sortie longue et pas question de se faire mal aux pattes!!! On ne fera pas la course à bloc...

Mais bon! Avec un dossard sur le ventre...

J'annonce la couleur à David: 'on va tenter de tenir 5' au kilo régulier! T'en penses quoi, toi?' 'Bah... j'ai pas beaucoup couru, et faut que le tendon d'Achille tienne...'

En gros, on ne sait pas trop, et on verra bien. Comme d'habe, en fait!

Dans le sas de départ.

Le départ est donné, en descente, et malgré les piétinnements habituels, il faut faire attention à ne pas partir trop vite. Mais dès le second kilomètre, un grand bout de départementale tout droit nous met du 5% dans les dents! Ouch! Le ton est donné...

Il va être très difficile de tenir une allure régulière compte-tenu de l'enchaînement continuel des montées/descentes. Rien de super brutal, mais particulièrement usant quand même.

On passe cependant les 5km en 25' et les 10km en 50', pile-poil! et ce, malgré une pause miction relativement longue au ravito du 5.

On termine la première boucle de ce parcours en 8, traversons une seconde fois la ville et son public très fourni (l'animation est excellente et fait la réputation de cette course!) et nous apprêtons à rencontrer la difficulté du jour au kilomètre 15.

Mais, bien avant çà, les premiers signaux d'alerte se font jour: les pieds chauffent, les jambes sont dures - il faut dire que je suis dans une semaine de reprise plutôt efficace avec 2 sorties vélo et 2 nat' en eau libre en 4 jours, et que je profite de mes vacances pour bouffer de la merde et me coucher très tard, mais passons!

Le mental vacille, et je commence à me dire que je vais ralentir à partir du 15^ème, après la bosse, ne souhaitant pas me faire mal (n'étant pas capable de me faire mal). Le triathlon de dimanche est une excuse justifiée toute trouvée.

Profitons-en.

On lève quand même un peu le pied et on se présente au 15ème, au pied d'une longue ascension au revêtement dégradé (qui doit bien piquer aussi à vélo!), avec une minute de retard sur notre plan de marche.

David me met une vingtaine de mètres dans l'ascension, et je le laisse partir sans broncher. Il reste encore pas mal de kilomètres d'ici à l'arrivée, et les bornes plantées par l'organisateur ne nous rassurent pas puisque les écarts avec nos Garmin montent à près de 600m!

On perd encore 1' sur l'ascension et une trentaine de seconde sur le faux-plat qui lui succède.

A ce moment là, je ressens une vive douleur dans le genou gauche sous la rotule, certainement due à la foulée étriquée utilisée lors de la montée, alors je passe sur les côtés et me mets à courir dans l'herbe ou la terre meuble. Les routes sont mauvaises, souvent en dévers, et mettent mes jambes au supplice. Heureusement qu'il fallait la faire cool, cette sortie longue...

Alors, au kilomètre 17, je fais ce qu'il y a de plus logique dans ces circonstances:

~~J'abandonne~~ J'accélère et mets en place mon mécanisme de comptage des foulées proche de l'auto-hypnose. Les chronos descendent sous les 5' (4'10, même, pour le vingtième!), et l'arrivée se présente au bout de 20km200 et 1h41'22 de course.

130m de D+, seulement, alors que j'ai eu l'impression de grimper pendant 20 bornes... Etrange!

David arrive une poignée de secondes plus tard, pas mécontent, comme moi, d'en avoir fini.

Place à la récupération, maintenant - dimanche,on entre en scène!